La chasse à la palombe (ou pigeon
ramier dans les autres régions) est un art qui se pratique en Bazadais tous les
ans entre le 15 septembre et le 15 novembre, période de passage migratoire de
cet oiseau bleu, avec un pic autour de la St Michel. Cette chasse se pratique en
palombière (cabane et installations associées).
Le principe de cette chasse
traditionnelle est immuable : il s’agit d’attirer les vols de passage pour
les faire se poser sur les arbres autour de la palombière et ensuite les faire descendre au sol pour les capturer
vivants. Ce rituel nécessite toute une infrastructure qui s’organise autour de
la « cabane » : garage, quartier général, espion, cabane à
appeaux, couloirs, sols, filets ou pantes.
Le garage :
Il permet d’abriter les véhicules des chasseurs et des visiteurs. Les consignes
sont strictes: le visiteur doit demander aux chasseurs « l’autorisation
« d’avancer en utilisant le sifflet mis à sa disposition sur un arbre à
l’entrée de la palombière. Entrée qui peut se situer à côté de la palombière
comme à plusieurs centaines de mètres). Si le chasseur répond, c'est qu'il n'y
a pas de palombes posées et que le visiteur peut avancer et se joindre à la
chasse.
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Les tunnels, (ou
couloirs)
réalisés en fougères, branchages …. permettent de se déplacer dans toute la chasse pour
essayer d’approcher les palombes posées en silence et sans bruit.
Ils relient le poste central, les postes de guet, les
sols, les arbres de pause
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Les sols
Dans la chasse traditionnelle, ce type
d’espace au sol permet d’essayer de faire descendre des palombes au sol pour
les attraper vivantes.
Ce sont des emplacements
dégagés de la végétation où se poseront les palombes si les chasseurs arrivent
à les y faire descendre et où les filets (ou pantes) se rabattront. Ces surfaces sont planes et mesurent de 8 à 10 m de
longueur pour 5 à 6 m de large. Elles sont souvent en terre battue ou parsemées
de gazon assez ras. On peut y disséminer quelques branches de bruyère ou de pin
pour masquer une trop grande nudité. Les filets sont tendus de part et d'autre.
Les chasseurs disposeront quelques grains de blé ou de maïs qui serviront
d'appâts. On y trouvera aussi un petit point d'eau.
On joue avec une palombe de cabanes, un système de cage au sol qui imite une
palombe qui se pose, ou un chasseur peut
aussi roucouler pour essayer de mettre les palombes en confiance.
Cela invite les palombes posées sur les arbres à se déplacer
et à descendre au sol.
La cabane
permet au chasseur de vivre dans de bonnes conditions pendent la période
de chasse et de ne pas ce faire voir.
La palombe
de cabane est une palombe qui reste à l'intérieur avec le chasseur et qui
ne sera utilisée que dans le but d'imiter le bruit des oiseaux qui se
posent au sol.
Depuis la cabane,
des systèmes de poulies relient les pins à la cabane, le chasseur les actionne et
fait battre des ailes son appeau pour imiter une palombe qui se pose et
pour attirer et faire poser les vols qui passent sur la chasse.
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L’espion est le
principal allié du guetteur, c’est souvent un pigeon domestique ou une palombe
qui joue ce rôle. Il est placé à la vue du chasseur et lui signale la présence
de palombes ou de rapaces.
La chasse à la palombe c’est
surtout un bon moment de convivialité, c’est l’occasion de retrouver ses amis,
de passer du temps avec eux autour d’un bon repas. Les cabanes sont bien
équipées : fours réfrigérateurs
parfois même, ….
Cette chasse a sa fête à Bazas,
elle se déroule tous les ans fin septembre (autour de la Saint Michel). Elle met en valeur et
explique au grand public cette chasse traditionnelle de notre région: une
palombière est reconstituée grandeur nature
sur la place de la cathédrale avec ses arbres, sa cabane, la végétation,
le sol…La journée se termine par l’intronisation dans la confrérie des
Paloumayres.